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A notre chère Sororité


Avant de parler de Sororité, revenons sur le mot « Fraternité ». Ce terme est plus communément utilisé depuis des siècles que son égal au féminin et est une des valeurs de la République française avec les deux autres : Liberté et Egalité. Selon la définition du Larousse « la fraternité est le lien existant entre personnes considérées comme membres de la famille humaine mais aussi le lien particulier établissant des rapports fraternels.» Ce qui est faux, puisque nous aurions alors pu parler sur nos monuments de solidarité, le mot fraternité n'a pas été choisi au hasard.

 

Le mot "Sororité" qui vient du latin soror, signifiant "sœur", a donc la même signification que celle décrite ci-dessus mais il est d’usage d’utiliser des mots qui englobent hommes et femmes. La langue française est sexiste (elle tend à moins l’être depuis quelques années…). La langue n’est pas neutre et est le produit d’une culture qui perpétue inexorablement les représentations inégalitaires des femmes et des hommes, les stéréotypes, les idées reçues. « Le masculin l'emporte sur le féminin » est une règle apprise dès le CP. Dans la même lignée, on emploie le mot « Homme » avec un grand H auquel nous pourrions préférer « humain ».

 

 

Ce préambule étant fait, parlons donc sororité. Lorsqu’on interroge des femmes de générations différentes, la sororité évoque pour elles le lien de solidarité féminine, de force, de confiance. Un groupe de femmes dans lequel elles se sentiront inconditionnellement entendues, comprises, sans jugement.

 

 

Pourquoi la sororité est-elle nécessaire ?  

 

La sororité représente une union entre les femmes mais aussi elle peut représenter un état d’esprit plus revendicatif. Il s’agirait de mener un combat contre les préjugées installés par une société patriarcale. La sororité s’exprime comme une réponse politique face au patriarcat. Les femmes doivent s’unir pour conquérir des droits acquis par les hommes.

 

La sororité est l’emblème du féminisme. Là où les femmes se retrouvent pour s’entraider mais aussi revendiquer des causes communes. Il n’y a pas de féminisme sans sororité il nous semble. Lorsque le patriarcat opprime les femmes et ses droits, nous pouvons trouver une forme de réconfort dans les bras de nos sœurs. Car ensembles, nous sommes plus fortes, plus puissantes. La lutte féministe est sorore car nous luttons pour nos droits mais aussi ceux de toutes celles qui nous suivent. Chaque avancée profite à celles d’après.

 

Elle est également une réponse commune face aux violences sexistes et sexuelles. Les langues se délient notamment depuis le mouvement #MeToo. Aujourd’hui, lorsqu’une femme dénonce, avec beaucoup de courage, une agression sexiste ou sexuelle, elle peut sentir qu’elle est en sécurité : qu’on la croit, sans remise en question de la véracité de ce qu’elle confie. Grâce à la sororité, nous pouvons plus facilement nous confier et nous sentir comprises sans que l’on nous culpabilise. La sororité fait écho avec le soutient que s’apporte les victimes de violences sexistes et sexuelles durant leur processus de reconstruction, judiciaire ou de libération de la parole.

 

Désormais, la priorité est d’assurer une présence solide pour les femmes de notre entourage. Nous souhaitons qu’elles puissent se sentir en sécurité en notre compagnie, qu’elles sachent que, si elles sont victimes d’une agression sexiste, nous serons de leur côté. Nous les croyons, sans remettre en question un instant la véracité de ce qu’elles nous confient. Nous ne chercherons pas à minimiser ce qu’elles ont vécu ni à leur imputer une responsabilité.

 

Cependant la société patriarcale pousse les femmes à être en concurrence les unes contre les autres. C’est-à-dire à avoir un comportement non sorore. Une forme de rivalité entre les femmes peut se développer et mettre en difficultés le combat des droits des femmes. Sur les bancs de l’école nous retrouvons des attitudes non sorore entre les élèves avec du slut shamming. Mais aussi plus tard avec cette rivalité qui peut s’accroitre pour s’élever sociétalement au-dessus de ses sœurs : par exemple dans le monde du travail, là où certaines places sont limitées pour les femmes, celles-ci sont dans la nécessité d’évincer sa « concurrente ».

Cette mise en concurrence résulte elle aussi du patriarcat et c’est pour cela que nous devons voir ses mouvements pour y répondre avec l’aide de la sororité.

 

Cette sororité est représentée dans de nombreux films où l’on observe qu’elle impulse un changement, une prise de parole ou de position. La sororité c’est défendre ses droits mais ceux aussi de nos sœurs. Par exemple, dernièrement, le film HLM Pussy montre la puissance de la sororité et nous ouvre les yeux sur la bienveillance et l’amour qui émerge de celle-ci. Ce qui en ressort c’est la puissance du collectif sorore, car ensemble on est plus fortes et nous ne sommes jamais seules. Ou encore, le film « Quitter la nuit» montre aussi ce soutien inconditionnel entre des femmes qui les aident à dépasser leurs traumatismes et continuer la lutte.

 

Lors des temps collectifs chez Ostara, nous observons la puissance de la sororité dans le processus de reconstruction des femmes qui ont été victimes de VSS. Lorsque l’estime et la confiance en soi des femmes sont entravées, elles vont pouvoir puiser dans cette force sorore. Cette entraide leur permet de se soutenir les unes les autres, notamment lorsqu’elles ont vécu des violences similaires.

 

La sororité est une force, où les femmes peuvent y puisez de l’énergie.

Mais attention à ce que cet outil ne devienne pas une injonction !

 

Voici quelques pistes pour appliquer la sororité dans son quotidien :

  • Considérer les femmes qu’on rencontre avec bienveillance.

  • S’entraider, se soutenir : ne pas laisser une femme se faire insulter gratuitement devant nous, valoriser les initiatives faites par des femmes, etc.

  • Essayer de ne plus dire « connasse » ou autre insulte sexiste

  • Ne pas reproduire les schémass patriarcaux au sujet des VSS "elle l'a bien cherché." "elle porte plainte pour l'argent"....


Pour aller plus loin : Le mot d’adelphité, d’origine grecque « adelph », sert à former à la fois le mot frère et le mot sœur. Aussi, il permet d’inclure les personnes non binaires, trans et qui ne se reconnaissent pas dans la fraternité ou la sororité. Ces termes peuvent également exclure, alors qu’ils ont pour but de rassembler. En effet, le terme adelphe est un équivalent au mot anglais « sibling » utilisé pour remplacer les mots spécifiques frère et sœur. Il a été utilisé dans un livre par l’écrivaine et militante féministe Florence Montreynaud. Ainsi, elle définit l’adelphité comme des « relations solidaires et harmonieuses entre êtres humains, femmes et hommes ». Au-delà des différentes notions présentées, il importe de rappeler que toutes les minorités doivent être incluses et considérées dans la lutte féministe.

 


Ressources sur le sujet :

- Sororité – Chloé Delaume

- Podcast Les copines d’abord >

- Mes bien chères sœurs – Chloé Delaume

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